Fransylva Finistère (29) > Être propriétaire forestier finistérien > 28000 hommes et femmes passionés
Témoignage d'Annie le Bot - Thérapeute
Comment je suis devenue forestière ?
🌳 Issue de familles "campagnardes" et toujours respectueuses de la Terre Nourricière, de parents et ancêtres planteurs d'arbres, fruitiers, feuillus et résineux, toute jeune, il m'a été proposé de participer à la plantation d'Epicéa et de Grandis aux alentours de la maison familiale.
🌳 C'était l'occasion de partager le savoir et la passion du père, qu'il a lui-même reçu de son propre père.
🌳 L'intérêt également reçu des propriétaires forestiers, qui, lors de grands besoins de conservation de leur patrimoine, vendaient une certaine quantité de bois sur pied pour financer les dépenses, cela représentait une réserve sûre et distrayante à la fois.
Ma forêt
🌳 De nombreuses variétés d’essences : Epicé, Séquoia, chênes sessiles, mais aussi taillis et jeunes pins maritimes. La mise en œuvre des plantations dans le cadre de plans de boisement ou reboisement après coupe rase représente un attrait intéressant ainsi que les échanges avec les différents intervenants et corps de métier pour une réalisation optimale.
Le fait de connaître ses plantations, pour les avoir arpentées maintes fois, développe un intérêt puis un attachement au fur et à mesure de leur évolution.
Mes objectifs
🌳 La transmission d'un intérêt, d'une passion exprimée et réalisée et d'un capital "vivant" caractérise, pour moi, une partie des liens qui unit une famille.
Ma motivation, mon plaisir
🌳 La motivation autour du patrimoine vivant, alliée au partage des discussions et valeurs familiales m’animent particulièrement, sans compter sur l'humilité et la découverte d'un lien profond avec la Terre, notre mère nourricière. Elle nous apprend à la respecter et nous montre un chemin d'évolution, jadis plus pratiqué par nos ancêtres et que nous avons la responsabilité de retrouver, de reconnecter.
Témoignage d'Yves Riou - Agriculteur
Comment je suis devenu forestier ?
🌳 Les terres des Monts d’Arrée ne ressemblent pas comme des frères jumeaux aux plaines de la Beauce. Certaines de nos terres, de qualité médiocre, peinent à trouver une rentabilité en production agricole.
A la fin des années 1980, début 1990, la communauté européenne en excédent structurel de denrées alimentaires de tous ordres décida d’un vaste plan de gel de terre et la reconversion de terres agricoles en forêt. Nous avons adhéré à ce plan. Grâce aux conseils avisés d’un voisin et ami, spécialiste de la forêt, nous avons implanté des épicéas de sitka, essence qui convient parfaitement à notre climat humide et à nos sols naturellement acides.
Ma forêt
🌳 L’épicéa de sitka est une essence résineuse à croissance très rapide, au potentiel de rendement inégalé sous nos latitudes ce qui en fait un véritable puits de carbone. Il est parfaitement adapté aux terres pauvres, acides et suffisamment arrosées (900 mm de pluie et plus). Cette essence est peu sensible aux dégâts de cervidés pour peu que les populations soient maîtrisées à un niveau acceptable. Cette essence, aux grumes rectilignes et cylindriques, peu exigeante en main d’œuvre, se prête admirablement à une mécanisation totale à tous les niveaux, de la plantation, en passant par l’entretien, l’exploitation et son utilisation industrielle par le procédé canter. Ces remarquables caractéristiques technologiques en font une essence courue par les exploitants forestiers et les scieries industrielles.
Mes objectifs
🌳 Un investisseur privé ne poursuit pas les mêmes objectifs qu’un investisseur public (communes, départements, état, ONF). S’agissant d’un investissement privé conséquent et nécessitant une mobilisation à long terme de foncier, on est parfaitement fondé à en attendre un retour sur investissement. En ce qui me concerne, ayant exercé la profession d’agriculteur, je considère que la sylviculture, qui consiste à cultiver des arbres dans un objectif de production, fait partie intégrante de notre métier. La Bretagne est une grande région exportatrice de denrées alimentaires et cette vocation perdurera dans le temps. Dans un souci de rationalisation des transports, les palettes sont devenues essentielles. En ce domaine les palettes d’épicéas, produits de proximité au coût dérisoire, resteront pour longtemps et pour les sociétés de logistique incontournables. Les débouchés pour cet arbre remarquable, dont on ne compte plus les usages, est assuré dans le temps.
Ma motivation, mon plaisir
🌳 L’agriculture, du fait de la mondialisation, subit de plein fouet les effets stressants d’une très forte volatilité des prix des denrées alimentaires. Je considère que la sylviculture, production à terme, denrée non périssable et donc stockable sur pied, contribue à la stabilité et la sécurisation financière d’une exploitation. La croissance annuelle de 25 à 30 m3 de bois par ha et par an valorise d’autant les actifs du bilan que l’exploitant retrouvera lors de la cession de son exploitation ou pour sa retraite qui comme chacun le sait est dérisoire pour un paysan.
La sortie du dimanche matin est pour nous l’occasion d’admirer ces remarquable grumes rectilignes qui semblent monter au firmament, de nous oxygéner dans nos bois, de récolter des champignons et au printemps de nous extasier des chants et de l’hyper activité des oiseaux nicheurs.
Témoignage de Manon Rayssiguier – Sage femme
Comment je suis devenue forestière ?
🌳 Je suis une écologiste convaincue. En 2019 j’ai investi une partie de la vente de la société de mon père dans le groupement forestier du Bois du Duc
Ma forêt
🌳 Le Bois du Duc, est une forêt historique, située entre Quéménéven, Plogonnec et Locronan. Elle avait comme vocation la production de charbon de bois, et donc constituée principalement de taillis chênes / hêtres complétés par des châtaigniers et un peu de pins maritimes
Mes objectifs
🌳 Refaire vivre la forêt qui n’était plus exploitée depuis plus de 60 ans, en restaurer la biodiversité et le potentiel cynégétique et en faire un lieu de de détente en pleine nature
Ma motivation, mon plaisir
🌳 Mener ce projet ensemble, père et fille
🌳 Voir des arbres renaitre
🌳 Trouver des bécasses avec mes chiens
🌳 Au sein de la forêt, être en harmonie en pleine nature
Témoignage de Bernard Genouel - Constructeur promoteur
Comment je suis devenu forestier ?
🌳 Je suis tout simplement issu d’une famille du monde agricole. Nous étions 4 enfants et je suis celui qui a quitté très jeune la maison familiale pour travailler dans l’immobilier en ayant toujours eu l’idée, si j’y réussissait, d’investir dans la forêt de production de bois d’œuvre. En effet le cycle long de la forêt me semblait pouvoir bien se mener en parallèle de mon métier de constructeur promoteur
aménageur foncier
Ma forêt
🌳 Mes sites forestiers sont majoritairement constitués de parcelles résineuses qui sont bien adaptées à notre forte pluviométrie et proches de nos outils de transformations locaux
Mes objectifs
🌳 Avoir des sites de forêts de production de bois d’œuvre àcroissance rapide qui permettent d’avoir une forte contribution en termes de « pompe à carbone »
Alimenter la filière bois locale pour assurer la production de bois de charpente, de menuiserie et la fabrication de palettes
Avoir une gestion très pragmatique de ma forêt, adaptée au long terme. En effet planter un hectare revient à environ 6000€ pour une durée de 40 ans minimum avant retour sur investissement.
Ma motivation, mon plaisir
🌳 Être fier d’avoir une forêt au maximum de l’efficacité de la lutte contre le CO2 en cumulant les effets dits des 3 S : Séquestration, Stockage et Substitution de carbone
Pouvoir également y pratiquer la chasse, mon autre passion.
Et enfin être satisfait d’avoir construit tout mon domaine forestier moi-même.
Témoignage de Benoît de Rodellec – Chef d’entreprise
Ancien président du Syndicat Forestier de Bretagne
Comment je suis devenu forestier ?
🌳 Dans notre famille nous étions forestiers de père en fils et je n’ai pas échappé à la règle. Mon père m’a transmis sa passion pour la forêt.
Ma forêt
🌳 Je gère un groupement forestier de 340ha, mi-feuillus mi-résineux, dans les monts d’Arrée. Deux caractéristiques fortes : la beauté du site et la richesse en termes de biodiversité
Mes objectifs
🌳 En amont de la filière bois, le groupement forestier fournit à ses partenaires de la matière première en « circuit court » pour la fabrication de palettes, de charpentes et de bois énergie.
Ma motivation, mon plaisir
🌳 Quel plaisir de voir grandir la forêt ! Et une grande satisfaction d’être tout à la fois un acteur économique actif et un écologiste qui maintient la biodiversité et capture de façon dynamique le CO2.
Tout cela en étant conscient de la chance d’être Finistérien, de profiter d’un climat remarquable pour la forêt et de garder des conditions de production de bois excellente malgré la période de réchauffement climatique
Témoignage de Brigitte Le Gal - expert comptable
Comment je suis devenu forestier ?
🌳 La forêt est bien présente aujourd’hui dans les Monts d’Arrée et je l’ai découverte lorsque j’ai rencontré mon futur époux. Sa famille y est ancrée depuis plusieurs générations et, comme beaucoup dans les années 1960, a été encouragée à planter de l’Epicéa de Sitka pour suppléer l’activité agricole en déclin.
A notre niveau, cet engagement personnel dans l’activité forestière nous l’avons lancé en famille fin 2018 en créant un groupement forestier.
Nous l’exerçons de façon active depuis 2020 après avoir constitué en 2019 les trois stations par des acquisitions et échanges de parcelles. C’est donc récent.
Au 1er trim 2021 nous avons planté (en futaie irrégulière mixte) et effectué des coupes rases (Epicéa de Sitka âgés de 45 ans)
Ma forêt
🌳 L’implantation de nos bois est très variée. Historiquement du côté paternel c’est sur Brennilis (bord du lac) et du côté maternel c’est à Trédudon-La feuillée près du Roch (la montagne)
On y trouve de la lande, des zones humides, des tourbières, des pâtures et champs, des forêts plantées par l’homme depuis 50/60 ans, des forêts anciennes de chênes, des régénérations naturelles…
C’est unique pour nous, car nous sommes attachés à ces endroits, mais aussi unanimement car ces espaces font partis du Parc d’Armorique et sont protégés par des arrêtés (Natura 2000 Europe, arrêté de BIOTOPE, règlementation du Parc Régional, Projet départemental de protection de la Drosera et des Castors..)
Mes objectifs
🌳Notre projet est de valoriser ces espaces par notre action raisonnée au sein de cette nature afin de transmettre de façon sécurisée aux générations futures.
C’est plutôt un engagement philosophique qu’un objectif financier. La forêt c’est d’abord un endroit naturel offert comme cadre de vie à cet écosystème. Donc il faut le préserver. Le changement climatique (lié aux activités humaines) pose question, et chacun d’entre nous doit agir à son échelle.
L’activité sylvicole peut donc y contribuer et avoir du sens par une gestion durable contre les espèces envahissantes, la pollution et la surexploitation des sols.
C’est pourquoi, nous souhaitons planter en mixant les essences sur les ilots où cela apporte une valeur ajoutée (anciens champs agricoles, anciennes plantations) et aussi ne rien faire sur d’autres parcelles où la biodiversité est déjà présente et où la nature se débrouille très bien seule.
Ma motivation, mon plaisir
🌳 Le plaisir d’être forestiers c’est ce rapport particulier avec la forêt car elle représente désormais pour moi un élément de culture personnelle voire intime, de cohésion familiale et d’équilibre.
Faire corps avec la nature par les besoins permanents de la végétation selon les saisons est créatif.
L’exercice de cette activité par ses aspects intemporels délivre aussi un sentiment d’éternité et de beauté.
C’est un atout et une fierté de pouvoir le réaliser en Finistère dans les espaces de liberté variés qu’on y rencontre.
Témoignage de Yves-Marie Quéau – Chirurgien dentiste